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Élimination. — Il est peu d’agents médicamenteux destinés à faire partie du corps animal ; le plus grand nombre d’entre eux n’y font que passer pour provoquer un effet désiré et poursuivi. Leur puissance dépensée, ils se présentent aux voies de sortie, distribuées de façon à maintenir l’équilibre entre le sang et les matières qui y sont en suspension. Les glandes sont les points de repère où les agents thérapeutiques convergent pour abandonner le sujet, et dont la plus ou moins grande activité de fonctionnement permet l’administration de doses plus ou moins fortes ; leur inactivité entraîne des désordres graves, la saturation, même avec des doses minimes.

Au sujet de l’électivité, nous avons fait ressortir la tendance des substances à s’éliminer constamment par la même voie. Or, ces débouchés ne sont pas très-nombreux, et ils suffisent néanmoins à la dépuration : ce sont les sécrétions urinaire et lactée, la transpiration cutanée et l’exhalation pulmonaire. Le rein est la glande dont le rôle est le plus actif, celle qui amène au dehors le plus de substances (sels, acides, huiles essentielles, etc.). L’hydrogène sulfuré s’échappe surtout par le poumon ; la morphine s’en va par la sueur.

Ces connaissances seraient sans utilité pratique, si elles n’étaient complétées par la notion de l’impression que les médicaments laissent sur les organes qui les expulsent. Cette impression est dite action topique de retour. On la met souvent à