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macie dogmatique, qui prétend poursuivre autant de fins thérapeutiques qu’elle associe de médicaments ensemble, il serait imprudent de rejeter un médicament composé alors que l’observation a démontré qu’il était efficace, tandis que ses éléments séparés ne produiraient aucune amélioration. Du reste, il est une foule d’agents végétaux que nous croyons simples et dont la chimie n’a pu encore isoler tous les éléments. Ce sont autant de médicaments composés (alcaloïdes) qu’on ne remplacerait qu’avec perte si l’on suivait les tendances des thérapeutistes radicaux.

Il est des cas où l’association devient une nécessité. On la pratique dans des buts différents ; tantôt c’est pour annuler des propriétés organoleptiques désagréables, pour faciliter ou empêcher l’absorption ; tantôt pour activer le jeu des organes éliminateurs dans le but de prévenir la saturation médicamenteuse ou pour mitiger l’action inutile que l’agent va déterminer sur la muqueuse stomacale. Citons des exemples remplissant ces diverses indications. L’incorporation de l’assa-fœtida au miel et à la réglisse masque sa saveur amère et son odeur repoussante ; par le mélange du lait avec les agents thérapeutiques (liqueur Van de Swieten) on facilite leur absorption ; leur addition avec des astringents ou des corps gras la retarde ; les diurétiques favorisent la sortie de médicaments divers en activant la sécrétion urinaire ; enfin, l’opium permet au sublimé d’être mieux supporté par l’estomac et l’intestin.