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La majesté des antiques créneaux du château de Mélincourt, qu’embrassait le lierre ; ces tours qui paraissaient défier encore les siéges, surprirent la plus âgée des dames et lui plurent beaucoup ; sa fille ne s’étonnait plus de rien : elle avait lu une grande quantité de romans, par mode et non par goût, distinction importante à faire : elle pensait avoir acquis par-là, le droit de se montrer sentimentale en paroles, sans se croire obligée de l’être en actions. Elle pouvait ainsi afficher les affections les plus héroïques, sans devenir victime de son feint enthousiasme, sans risquer d’éprouver un sentiment délicat, ou d’entrer dans quelque chemin de générosité pratique.

La jeune miss était la vraie copie de sa mère quoiqu’elles différassent quelquefois légèrement dans l’expression de leurs sentimens. Ainsi, par exemple,