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   Ce monde est une vaste table
 Où chaque convive est assis ;
 Et se croit pourtant misérable,
 Si, plus que lui, d’autres ont pris.

— Heureusement pour l’humanité, continua sir Forester, tous les hommes ne portent pas leur conscience et leur honneur au marché.

— Peut-être, monsieur, répondit Feathernest, êtes-vous un de ceux qui peuvent affirmer qu’ils ont une conscience, et qui ne sont pas forcés, par la nécessité, de la vendre ; si cela est, remerciez-en Dieu, et n’en tirez pas vanité. La conscience est une chose rare, qui va très-bien avec un bel habit ; mais elle n’empêche pas que les poëtes ne soient comme les musiciens, et qu’ils n’aient le droit de vendre leur musique ou leurs vers à celui qui les payent le mieux.