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les matinées poétiques

Par vos doigts de lis et de rose.
Puisque je sais que vous m’aimez,
Je n’ai pas besoin d’autre chose.

Je voudrais mourir à présent
Pour vous avoir près de ma couche
Allant, venant, riant, causant.
Je voudrais mourir à présent
Pour sentir en agonisant
Le souffle exquis de votre bouche.
Je voudrais mourir à présent
Pour vous avoir près de ma couche.

S’il fallait, comme au temps jadis.
Franchir des monts, sauter des fleuves,
Combattre en pleine un contre dix,
S’il fallait, comme au temps jadis.
Jouer pour vous les Amadis,
Mon cœur bénirait ces épreuves,
S’il fallait, comme au temps jadis,
Franchir des monts, sauter des fleuves..

Jasmins d’Aden, œillets d’Hydra,
Ou roses blanches de l’Écosse,
Fleurs d’églantier, fleurs de cédrat,
Jasmins d’Aden, œillets d’Hydra,
Dites-moi les fleurs qu’il faudra,
Les fleurs qu’il faut pour notre noce,
Jasmins d’Aden, œillets d’Hydra
Ou roses blanches de l’Écosse.

Sur les lacs et dans les forêts.
Pieds pus, la nuit, coûte que coûte,
J’irais Ips cueillir tout exprès,
Sur les lacs et dans les forêts,
Hélas ! et peut-être j’aurais
Le bonheur de mourir en route.
Sur les lacs et dans les forêts,
Pieds nus, la nuit, coûte que coûte…

(Lemerre, éd.)