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EDGAR POË

Edgar Poë domine de son génie tourmenté, bizarre et émouvant, toute une littérature d’épouvante. Les mystères de Tau delà, les correspondances secrètes entre les êtres et les choses. tout le monde inconnu qui nous entoure et dont nous sentons parfois obscurément eu nous et autour de nous les agitations subtiles, ont trouvé en lui leur puissant analyste. Barbey d’Aurevilly a pu dire de lui : « Depuis Pascal peut-être, il n’y eut jamais de génie plus épouvanté, plus livré aux affres de l’effroi et à ses mortelles agonies que le génie panique d’Edgar Poë… » Son influence a été grande dans notre littérature ; on sait notamment tout ce que lui doit Baudelaire, son traducteur ébloui et éblouissant.

Louis PAYEN.
LES CLOCHES
POÈME D’APRÈS EDGAR POE
I

Ecoutez les traîneaux à cloches,
Cloches d’argent !
Écoutez-les bien, les légères cloches !
Les entendez-vous ? Comme elles sont proches !
O leur joli son, joyeux et changeant !
Quel monde de gaieté leur mélodie annonce !
Quel rire, et quel rire en réponse !
Dans la froide nuit,
Elles vont, sautantes,
Contentes, tintantes,
Toutes palpitantes
Sous le ciel qui luit ;
Et le ciel est plein de blanches étoiles,