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coup la dépense qu'ils occasionnent et l'importance de leur consommation, en remplaçant le pain qu'on leur donne par des pommes de terre cuites et écrasées dans la saison favorable, ou de la farine de ces tubercules en tout autre temps. La plupart de ces observations peuvent s'appliquer à la nourriture des chats.

Nourriture de la volaille, — Si l'on en excepte les animaux de basse-cour élevés dans les grandes fermes, ceux que l'on nourrit ailleurs coûtent, en général, plus qu'ils ne rapportent. On achète volontiers, par des sacrifices plus ou moins grands, le plaisir d'élever des poules ; et on ne pourrait, sans doute, contribuer davantage à alléger cette dépense que par la fabrication en grand, et bien entendue, d'un gruau de pommes de terre criblé à la grosseur du blé. Cette nourriture convient très-bien aux poules, et ne communique à leur chair ni à leurs œufs aucun goût désagréable.

On a essayé d'alimenter la volaille avec de la pomme de terre cuite et écrasée; mais, outre que cette matière acquiert un goût désagréable par une longue exposition à l'air, elle retarde la ponte, et bien plus encore les couvées.

Il résulte des expériences de M. Cadet-de-Vaux que 30 livres de gruau par jour sont plus que suffisantes pour la nourriture de cent poules. Cette quantité coûte environ 1 fr. 50 c. : chaque œuf ne reviendra alors, dans le temps de la ponte, qu'à trois centimes, et à cinq centimes au plus, terme moyen, pendant toute l'année ; tandis que les poules nourries de grain, partout ailleurs que dans les exploitations rurales, donnent des œufs qui coûtent au moins vingt centimes chaque. Les dindes, les oies, les canards, mangent avec avidité le gruau de pommes de terre, et s'engraissent promptement; sous son influence, les petits poulets même peuvent en être nourris, pourvu qu'on le leur donne en grains