donner une plus grande quantité de pommes de terre que le cheval n’en peut manger ; il vaut même mieux qu’il en ait moins que la quantité nécessaire, et que le complément soit composé d’avoine, de son, de fourrage sec, etc. ; il est utile de laver la mangeoire chaque fois que l’on y remet une nouvelle quantité d’aliment, ou encore donner à boire dans le même vase où l’on met les pommes de terre. Tous les quinze jours, on fera bien de laver l’auge avec de l’eau salée.
Quelques inconvéniens peuvent résulter de la nourriture des chevaux avec les pommes de terre : les jeunes chevaux, par exemple, soumis à ce regime, sont sujets, avant de s’y habituer, à éprouver quelques coliques. Ces accidens, qui n’ont aucune suite fâcheuse pour la plupart des individus, s’aggravent chez quelques autres ; on a recours, dans ce cas, à des saignées et plusieurs lavemens, et, en général, la maladie cède bientôt à cette simple médication.
Toutes les précautions que nous venons de recommander deviennent inutiles, si l’on substitue à la pomme de terre cuite l’espèce de gruau sec dont nous avons indiqué la préparation dans le paragraphe XVII. Cette dernière nourriture, qui d’ailleurs offre l’avantage d’une conservation facile, est donc de beaucoup préférable ; elle peut même remplacer une grande partie et, au besoin, la totalité du foin et de l’avoine; n’étant pas, comme ce grain, défendu contre l’action de l’estomac, par un dur cortex, elle se digère plus complètement.
L’usage de la pomme de terre, comme nourriture des chevaux, est d’une grande importance pour les fermes situées sur des côtes élevées qui produisent très-peu ou point de fourrage; il permettrait de substituer aux bœufs les chevaux, qui mangent moins et rendent plus de services, surtout en hiver.
La question économique de la substitution de la pomme de terre, à la plus grande partie de foin, est facile à résoudre, d’après les données de M. Ribeck et la connaissance des produits comparés d’un terrain cultivé en pommes de terre ou en