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nent le plus de substance sèche ; on peut les reconnaître, soit à leur aspect intérieur, qui doit offrir une substance grenue, en quelque sorte pulvérulente et farineuse ; mais non pas une matière molle, comme gélatineuse ou gluante. Au reste, on s'assurera mieux encore de la valeur réelle de ces tubercules, en déterminant la proportion de matière nutritive sèche qu'elles contiennent; on y parviendra, sans peine, à l'aide des indications que nous avons données dans le paragraphe VIII.

Suivant M. Ribeck, la quantité de pommes de terre qui est nécessaire pour la nourriture d'un cheval, varie depuis 10 jusqu'à 50 livres par jour ; elle dépend de la force de l'animal et du genre de travail qu'on lui fait faire; il paraît, d'après des expériences qui lui sont propres, qu'un cheval, travaillant peu, n'exige guère plus de 10 livres de pommes de terres cuites pour sa nourriture journalière ; qu'un cheval de charrue peut consommer, terme moyen, 2o livres de cette substance; un cheval d'une plus forte stature que la commune, 26 livres; enfin, que les chevaux du Meklembourg mangent jusqu'à 30 livres de ces tubercules en une journée.

Au reste, pour guider sur la dose de cette nourriture, que l'on doit donner à un cheval' quelconque, M. Ribeck annonce que les pommes de terre peuvent remplacer, au moins moitié de leur poids, de bon fourrage : or, une botte de foin, pesant environ 11 livres, serait représentée par 22 livres de ces tubercules cuits.

Outre les précautions relatives à la conservation des pommes de terre, et que nous avons indiquées dans le paragraphe XII, leur application à la nourriture des chevaux nécessite des soins particuliers que nous croyons devoir rappeler ici.

Une grande propreté est nécessaire pour éviter que cette nourriture, susceptible de fermenter assez promptement, ne communique un mauvais goût aux vases dans lesquels elle est contenue; et, par suite, aux pommes de terre, récemment préparées, que l'on mettrait dedans ; il faut donc éviter de