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diminue de dix-huit a vingt centièmes le produit obtenu, et augmente le prix coulant de moitié, quoique la pellicule qui enveloppe la pomme de terre ne forme 'que la centième partie du poids des tubercules et trois ou quatre centièmes du produit sec : on ne s'en étonnera pas toutefois si l'on réfléchit qu'en séparant la pelure, on ne peut éviter d'enlever aussi une certaine quantité de la chair, et que le temps employé à cette opération augmente les frais de main-d'œuvre.

PARAGRAPHE XIX.
Fabrication du terouen, et prix coûtant de cette substance alimentaire.

Le nom de terouen, donné à une matière nutritive, dont la pâte de pomme de terre desséchée forme la base, tire son origine récente des noms Ternaux et Saint-Ouen. C'est, en effet, à Saint-Ouen que sa préparation s'est d'abord faite, par les soins de M. Ternaux.

On fabrique le terouen, en préparant d'abord de la gélatine extraite des os par la marmite de Papin ; il suffit, pour cette préparation préliminaire, de soumettre dans une chaudière fermée, semblable a la chaudière à vapeur décrite paragraphe XVI, des os a l'action de l'eau chauffée sous la pression de trois atmosphères. En employant des os minces, tels que les déchets des moules de boutons, les têtes de bœuf décharnées, etc., l'extraction d'environ douze centièmes de leur poids, en gélatine sèche, est opérée dans cette chaudière au bout de trente ù quarante minutes; on retire alors le feu, on décharge graduellement la soupape, afin que la vapeur comprimée s'échappe et contribue au refroidissement; on soutire tout le liquide à clair, on le passe dans une chausse, et on lave le marc d'os cuits, avec une quantité d'eau qui sert, au lieu d'eau pure, pour une autre opération.