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suivante ; qu’elles ne sont plus même susceptibles de servir à la reproduction, mais qu’elles sont fort convenables pour la nourriture de l’homme. Lorsqu’on a défoncé un tonneau pour faire un usage journalier des pommes de terre qu’il renferme, il faut avoir la précaution de recouvrir les tubercules d’un linge, et de charger celui-ci de 7 à 8 pouces de balle d’avoine, chaque fois que l’on a extrait des pommes de terre du tonneau, afin de continuer à les priver d’air et d’humidité le plus possible.

M. Brulard de Morlaix a reconnu qu’il est facile de conserver les pommes de terre, en les étendant sur l’aire d’un grenier : il recommande de laisser adhérente à ces tubercules la couche terreuse qu’elles apportent du champ, ayant remarqué que cette petite quantité de terre, forme, avec l’eau qui transpire lentement au travers des tubercules, une espèce d’enduit qui prévient la germination.

M. de Puymaurin a indiqué un moyen fort simple de conserver, dans les fermes, les pommes de terre à l’abri de la gelée ; il consiste à établir, sous l’auge des étables et des écuries, une cloison longitudinale, ce qui produit une sorte de caisse fort vaste, dans laquelle on jette un peu de paille, et que l’on remplit ensuite avec des pommes de terre. Enfin on couvre celles-ci de paille, et l’on ajuste une dernière planche qui défend l’accès de cette espèce de magasin.

On lit, dans un journal étranger, la description d’un procédé analogue à plusieurs de ceux que nous venons de rapporter ; il est employé depuis dix-huit ans en Livonie et en Courlande ; nous le relaterons succinctement : les pommes de terre, soigneusement lavées, sont coupées en petits morceaux ; on les met tremper, pendant 24 heures, dans une faible lessive de cendres ; après cette macération, on les lave avec de l’eau fraîche, à plusieurs reprises, puis on les fait dessécher complètement à l’étuve. Au sortir de l’étuve, et avant