Lorsque l'on veut commencer l'incinération des fanes sèches, on remplit les deux chaudières M et N avec de l'eau ; puis, dès que l'on a une quantité de cendres suffisante, on commence leur lessivage ; on met les solutions qu'il fournit dans les deux chaudières ; là, elles se concentrent, et l'on ajoute de nouvelles solutions au fur et à mesure que l'évaporation a lieu. Une fois l'opération mise en train, elle continue de la manière suivante : on verse les solutions du lessivage dans la chaudière N ; elles s'y échauffent et commencent à se rapprocher ; on les soutire à l'aide d'une canelle O, pour alimenter l'évaporation dans la chaudière M ; et lorsqu'après avoir rempli plusieurs fois celle-ci, elle contient, étant toute pleine, une solution assez concentrée pour former pellicule et laisser précipiter dû sel, on abaisse dedans l'écumoire P ; l'ébullition enlève le sel et le dépose continuellement dans cette écumoire ; on la soulève de temps en temps, et l'on tire le sel dont elle est chargée à l'aide d'une pelle à main, puis on le met égoûter dans une trémie ou un panier.
Lorsque la chaudière est à moitié vide, on ôte l'écumoire ; on la remplit et l'on attend que le rapprochement ait amené le liquide au point de précipiter du sel, la chaudière étant pleine, pour plonger de nouveau l'écumoire.
Les premiers sels précipités, et recueillis à l'aide de l'écumoire, contiennent peu de potasse ; on peut même les débarrasser de la plus grande partie, en les lavant à courte eau. La liqueur de la chaudière devient au contraire de plus en plus riche en alcali, et donne moins de précipité ; alors on cesse de se servir de l'écumoire, et l'on opère le rapprochement du liquide jusques à siccité, en ayant le soin de passer fréquemment un ringard aciéré dans le fond, pour empêcher qu'il ne s'y forme des croûtes adhérentes. On obtient ainsi un salin riche en alcali et propre à tous les usages de la potasse du commerce.
Quant aux sels retirés à l'écumoire, ils se composent, pour