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tubercules entiers ; les faits que nous avons apportés à l'appui, dans le Mémoire qui fut honoré des suffrages de la société royale d'Agriculture, ont été confirmés depuis par des expériences renouvellées plusieurs fois.

Ces moyens d'économie des tubercules ne sont applicables que dans des temps où les pommes de terre seraient fort rares ; ils auraient plus de succès dans les saisons humides que dans les années sèches : en effet, on conçoit que la plante ne recevant pas sa première nourriture d'un tubercule volumineux, et ne pouvant la puiser dans un sol desséché, doit végéter avec peine, pousser de faibles rejetions et donner peu de produits.

La conservation des pelures avec les yeux des tubercules, peut être utile pour envoyer au loin, sous un petit volume et un poids peu considérable, les moyens de reproduction des variétés nouvelles. Dans ce cas, on devra emballer les yeux et les pelures dans de la balle d'avoine bien sèche, et les garder jusqu'à la saison convenable à l'abri de l'humidité.

Il nous est également bien démontré aujourd'hui, que les tubercules coupés en quartiers, comme cela se pratique habituellement, donnent surtout, dans les années sèches, beaucoup moins de produits que les tubercules entiers ; qu'enfin, les pommes de terre les plus saines et les plus grosses, rapportent généralement les tubercules les plus nombreux et les plus gros ; que ces produits plus abondants indemnisent et bien au delà, des prix plus élevés que coûtent les semenceaux.

L'emploi des graines a été reconnu utile, par le célèbre agronome Thouin, pour régénérer les races : ce savant naturaliste conseille de faire des semis avec les graines récoltées dans nos climats, afin de faire naître un grand nombre de variétés