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graves et des accidens fâcheux. Cette fausse idée, émise sur la pomme de terre, a été détruite par les faits : l'usage immense qu'on en fait chaque jour a prouvé son innocuité; de nouvelles expériences prouvent non-seulement l'utilité de ce végétal comme aliment, mais encore ils révèlent de nouveaux sujets de ressentir toute la reconnaissance due aux auteurs de sa propagation.

La pomme de terre vient d'être indiquée comme nouveau moyen thérapeutique bon à mettre en usage contre le scorbut. Les marins qui ont voyagé dans les Indes, assurent que lors de leur embarcation, les Indiens ne manquent jamais de s'approvisionner de ce tubercule, qui leur sert tout-à-la fois d'aliment et de préservatif contre cette horrible maladie. Plusieurs capitaines de navires étrangers ayant eu connaissance de ce fait, se sont empressés de suivre cette méthode, qui leur donna les plus heureux résultais. M. Briflaut de la Garde, officier de marine, engagé par M. Julia FontenelleFootNote( Qui a bien voulu nous communiquer cet article.) a prendre dans ses voyages des renseignemens à ce sujet, reconnut que les faits avancés étaient exacts; il a interrogé un grand nombre de matelots qui lui ont certifié qu'ils s'étaient délivrés du scorbut, en faisant un long usage des pommes de terre tant soit peu cuites sous la cendre, mangées sans assaisonnement. M. le docteur Boché, dans un mémoire inédit sur le scorbut, annonce qu'étant sur mer, et qu'ayant à traiter plusieurs scorbutiques, il crut devoir céder aux instances qui lui furent faites par plusieurs matelots étrangers, qui lui vantaient les pommes de terre cuites comme un spécifique ; en conséquence il les leur administra; les effets qui en résultèrent furent si satisfaisans qu'il parvint à guérir, par ce moyen, des matelots chez lesquels l'administration des médicamens les plus accrédités contre cette maladie avaient été inutiles.

Cette tentative, faite par M. Boché, mérite sous tous les