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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

qu’elles étaient appliquées par de jeunes hommes véritablement violents et forts. Tant qu’elles n’avaient été professées que par des philosophes moroses, elles n’avaient eu aucune influence véritable sur les mœurs : c’était d’amères théories de vieillards, mais leur action demeurait purement théorique puisque ces mêmes vieillards préconisaient, tout en même temps, l’autorité des plus âgés et la suprématie irréductible de l’expérience.

On comprit seulement alors, en présence de ce peuple d’enfants, la terrible valeur pratique que ces théories pouvaient avoir. Grâce à la facile excuse du déterminisme, on admit que toutes les violences, toutes les infamies, tous les crimes, allaient être non seulement excusables, mais, ce qui est plus grave, matériellement perpétrés. Pour la première fois dans le monde, la morale ancienne qui sommeillait au fond des hommes, fut définitivement atteinte et les troubles les plus graves eussent été à craindre si par bonheur ce peuple enfant n’eut, dans son insouciance, égaré les méthodes de rajeunissement et accueilli, comme une délivrance, l’empire naissant du Léviathan, qui mit un peu d’ordre dans ce chaos.