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LES ESCLAVES VOLONTAIRES

les zoologistes de comprendre sa véritable nature.

Oui, certes, le Léviathan fut un animal rappelant, par bien des points, l’organisme humain. Il fut formé matériellement de cellules vivantes mais groupées à la manière des plantes ou des zoophytes. Dans un arbre, nous distinguons très évidemment un plan d’ensemble, une ligne harmonieuse et voulue dans ses moindres détails, mais sans pouvoir découvrir cependant un cerveau central, une direction commune.

Sans doute, certains végétaux sont-ils doués de réflexes nerveux, de motilité, d’intelligence presque, pourrait-on dire, mais enfin rien dans leur organisation ne permet de saisir le point où se trouveraient des cellules autocratiques commandant au reste du corps.

Le Léviathan, bien que supérieur à l’homme par la nouvelle série animale qu’il faisait entrevoir, se trouvait être, dans sa série, un animal fort primitif. C’est ainsi que, dans l’échelle des êtres, un protozoaire est supérieur à un chêne par les promesses de sa descendance plutôt que par sa valeur propre. Le Léviathan fut le protozoaire géant d’une nouvelle série animale, la caricature matérialiste de l’Oiseau d’or qui devait naître quelques siècles plus tard au temps de la grande renaissance idéaliste.