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abstraction d’espace

d’après nos sensations rétiniennes, sur un plan visuel à deux dimensions ; puis les sensations musculaires de convergence et d’accommodation, nous permettent de distinguer l’éloignement des objets et de concevoir la troisième dimension. Notre esprit, seul, qui possède l’étincelle divine supérieure aux sens, nous permet de comprendre qu’au-dessus de ce monde d’apparences et de constructions scientifiques, existe une vision complète et continue de l’univers. C’est ainsi que nous pouvons, sans grand effort, réaliser à tout instant l’abstraction du temps, associer des idées fort éloignées l’une de l’autre, éviter de recommencer un raisonnement acquis déjà et de parcourir à nouveau un chemin moral déjà fait pour nous retrouver au même endroit moral.

Au-dessous de la vision habituelle à trois dimensions, on peut également en concevoir de plus simples. Oui, certes, la géométrie euclidienne est pour nous la façon actuellement la plus commode de saisir l’univers, étant données la construction de notre corps et nos habitudes séculaires, mais ce n’est pas pour cela une forme universelle et indispensable de sentir. Des écrivains modernes ont fait justice de ce préjugé. Des êtres plats, qui se déplaceraient sur une surface sphérique, concevraient tout naturellement une géo-