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LE SECRET DE LA VIE

comme on l’imagine, des déplacements dans un temps qui n’existe pas.

Il faut bien le dire également, lorsque l’on est revenu à son époque et dans son corps à trois dimensions, on est repris par tous les préjugés de l’espace et du temps. On cherche avidement dans ses souvenirs ; on voudrait savoir, d’une façon puérile, si l’on s’est rencontré plus tard, si l’on était déjà mort à telle ou telle époque ? on oublie que les moments sont tous simultanés, que la mort physique n’est qu’une illusion à trois dimensions, que la seule mort véritable est celle des êtres qui, durant leur vie, s’attachent aux seules ombres matérielles et n’atteignent jamais l’éternelle réalité des idées.

Au surplus — et ceci est plus troublant encore pour nos faibles natures à trois dimensions — à force de voyager dans le temps, on ne sait jamais si l’on est bien revenu à l’époque d’où l’on était parti. À force de passer, pour revenir, par d’apparentes vies successives, on ne sait plus si l’on a bien retrouvé sa propre vie. Toujours des souvenirs vagues et inquiétants de vies antérieures semblent nous rappeler en arrière. Ce ne sont là, bien souvent, que des défaillances, des tendances vers un état moins parfait, mais qui sont capables cependant de tenter notre faiblesse intellectuelle.