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LE SECRET DE LA VIE

succession nécessaire dans le temps et une immortalité qui ne fût pas le couronnement d’une vie tout entière. Ils avaient peine à imaginer que, de leur temps comme autrefois, l’immortalité n’était point placée ici ou là, qu’elle n’était pas décernée dans l’avenir à l’avancement, qu’elle pouvait être atteinte à tout moment de la vie par un simple effort de la volonté et que la mort physique paraissant survenir — que l’on me pardonne cette expression absurde — quelque temps après l’éternité, n’était qu’une pitoyable illusion chronologique à trois dimensions.

Ce fut seulement lorsque les notions de temps et d’espace parurent discréditées à tout jamais que l’on comprit ce qu’était l’illusion de la mort. À tout moment, dans un élan de foi vers le beau ou vers l’amour, l’homme pouvait se confondre avec l’unité, s’échapper de la matière et atteindre l’éternité à quatre dimensions sans commencement ni fin. Ce que l’on appelait jadis l’atome n’était que la fenêtre ouverte au fond de chaque phénomène sur la même vérité commune, mais l’homme, seul dans la nature, pouvait reconstruire les quatre côtés de cette fenêtre et s’évader par là vers l’infini.

On comprit enfin l’insondable mystère de la vie qui durant tant de siècles avait dérouté toutes les