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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

Il y a des gens, en effet, qui, tout en étant fort instruits ou fort intelligents, ne sont point sensibles aux constructions visuelles, à l’équilibre des choses et pour qui tout problème mécanique ou architectural demeure fermé. Ils conçoivent les faits psychologiques avec leur cerveau : ils ne cherchent point à se représenter matériellement les événements ou les idées qu’ils conçoivent. C’est là le cas de littérateurs qui ne sentent point l’impérieux besoin, lorsqu’ils analysent un état d’esprit ou un caractère, d’en trouver le style graphique ou musical. Il est évident, cependant, que cette recherche est essentielle pour la réalisation d’une œuvre d’art. Dans notre intelligence, il n’y a point, à proprement parler, de musique, de peinture ou de littérature. Il n’y a que des impressions obscures et silencieuses, et ces impressions, toutes semblables, s’apparentent étroitement. Il semble difficile, en conséquence, d’avoir une sensation d’art complète si nous négligeons d’examiner le sujet que nous étudions sous toutes ses faces, d’après tous les renseignements que peuvent nous donner nos sens. C’est là, cependant, une façon fragmentaire d’envisager les choses qui est familière à beaucoup de gens.

Quand, au contraire, on éprouve un des plus grands plaisirs de l’esprit à découvrir l’harmonie