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LES MATÉRIALISATIONS DE CAUCHEMARS…

mènes. Le monde des rêves attira tout aussitôt l’attention des chercheurs et des savants, et l’on comprit bien vite que ce monde insaisissable, réel cependant, où, depuis des siècles, l’humanité se réfugiait durant un bon tiers de la vie, n’était, en somme, qu’un monde à deux dimensions, et que c’était pour cette seule raison que les événements qui s’y déroulaient n’avaient aucune action directe sur le corps humain.

Volontiers, les hommes avaient pris l’habitude, en rêve, de fuir devant des dangers imaginaires, d’échapper à des catastrophes, de déjouer avec angoisse les entreprises de terribles assassins ; mais cela n’était, à bien prendre, qu’un jeu. Après quelques secondes de terreur, il suffisait à l’homme de se réveiller, de reprendre ses sens à trois dimensions pour comprendre que tout cela n’était que chimères sans importance.

Le jour cependant où l’humanité commença à s’accoutumer, petit à petit, à l’idée de la quatrième dimension, ses facultés se trouvèrent extraordinairement surexcitées et des accidents singuliers se produisirent bientôt en rêve.

Il y eut des gens que l’on ramassa, au matin, coupés en deux, dans leur lit, par les roues d’une locomotive ; d’autres qui se retrouvèrent, après une nuit de cauchemars, marchant fiévreusement