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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

Ces homuncules variaient de forme suivant les usages auxquels on les destinait. Un homuncule chargé, dans une usine, de surveiller la marche des tours automatiques n’était évidemment pas le même qu’un homuncule chargé d’une station télégraphique ou de la préparation des produits toxiques dans un laboratoire. Tous cependant étaient construits à peu près à l’imitation du corps humain, tous étaient doués de mouvements réflexes, suffisamment réglés et la perfection de leur mécanisme était telle que l’on avait souvent quelque peine à distinguer, au cours de son travail, un homuncule d’un homme ordinaire.

Il faut ajouter du reste que les savants du Grand Laboratoire Central avaient mis quelque coquetterie à réaliser d’une façon parfaite le rêve des chercheurs d’autrefois. Sans doute n’avaient-ils pas eu recours aux fameuses recettes de Paracelse pour construire leurs homuncules. Ceux-ci n’étaient point, comme le voulaient les alchimistes, de petits êtres sans gravité, sans sexe et pourvus de pouvoirs surnaturels. On s’était amusé, au contraire, ta les rendre aussi semblables à l’homme que possible, avec le secret espoir qu’en reproduisant fidèlement les formes de la nature, on arriverait à se rapprocher toujours plus de ses créations.