canal de Suez, et l’on sait également que des ambassadeurs hindous félicitèrent à Londres la reine d’Angleterre d’une victoire que remportaient au même moment ses troupes en Orient. Des témoins dignes de foi n’ont-ils pas raconté également, avec force détails, comment un Hindou put se présenter à bord d’un vaisseau qui avait quitté la terre depuis plusieurs jours, remettre un avis et disparaître, et que l’on constata tout aussitôt après, sa présence aux Indes ? Mais ce sont là, sans doute, de simples matérialisations à distance dont on trouvera un jour l’explication scientifique et rationnelle.
Autrement angoissante et déroutante est la constatation que l’on peut faire de l’abstraction possible de l’espace par la seule volonté de l’esprit. Du reste, il faut bien le dire, tout notre effort contemporain tend, depuis longtemps, vers un pareil résultat, et l’on commence à comprendre déjà que le progrès peut, en grande partie, se réaliser en accroissant toujours la vitesse de nos actes.
Longtemps, les économistes ont considéré comme représentant la richesse d’un pays la somme totale des capitaux qui s’y trouvaient en circulation. Cet élément est cependant insignifiant si on le compare à l’élément qualitatif : la rapidité du travail et du trafic. C’est qu’en effet, qu’il s’agisse de