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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

cations demeureraient vaines, un élan brutal, torrentiel, un déchaînement de toutes les forces animales de l’humanité partant à la conquête de l’immortalité, décidées à s’emparer à tout prix du Grand Laboratoire Central pour lui arracher, de gré ou de force, son formidable secret. Des armées s’organisèrent d’une façon puérile jusque dans les pays d’Extrême-nord. C’était comme un réveil général de l’instinct de conservation, une dernière secousse désespérée des civilisations d’autrefois vers l’immortalité, vers l’espérance en un inaccessible lendemain. Les cadavres s’amoncelèrent bientôt autour du Grand Laboratoire Central, pulvérisés, liquéfiés par des projections qui les volatilisaient, qui fauchaient d’un seul rayon des armées entières.

Et puis, petit à petit, le découragement commença et une sorte de folie étrange s’empara de tous les combattants. Il y eut, dans chaque ville, des cas de délire collectif, des conversions mystiques opérées en masse, une sorte de domestication des volontés, un esclavage général accepté docilement et comme avec plaisir, une soumission respectueuse et presque joyeuse aux volontés inconnues et mystérieuses du Grand Laboratoire Central. Évidemment, les Savants absolus avaient agi directement sur les esprits par une voie de-