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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

Les savants n’osèrent point avouer leur déconvenue ; ils cachèrent, aux yeux de tous, ces êtres monstrueux, inventés par leur orgueil.

Et tout cela n’eût été qu’un événement sans grande importance dans l’histoire du monde, si cette même année on n’avait constaté, aux environs du Grand Laboratoire Central, la disparition d’une jeune fille d’une grande beauté, qui, depuis longtemps, ne cachait point son mépris pour les savants du Grand Laboratoire Central et qui vivait, résolument en opposition avec les préoccupations de l’époque, une vie faite tout entière de grâce et d’élégance. Cette disparition fut infiniment mystérieuse : on parla de vengeance, de vivisection infâme, de haine irréductible de la beauté, engendrée par la science, mais le pouvoir des savants du Grand Laboratoire Central était tel, à cette époque, que l’affaire fut classée parmi les légendes et n’eut jamais d’autre suite.