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LES SURHOMMES

Quant à ce corps lui-même, on s’ingénia à le préparer de la façon la plus merveilleuse. Ce corps n’était, en effet, pour le futur surhomme, qu’un simple outil de travail, une forme plastique indispensable, mais subalterne, et dont la valeur dépendait uniquement de la valeur des cellules centrales de reproduction qui y seraient incorporées.

Au surplus, depuis longtemps, l’humanité savante avait su établir une distinction fondamentale entre la direction générale du corps et le corps lui-même.

Dès les âges les plus reculés, à la création même de ces instruments primitifs que l’on appelait la bicyclette, l’automobile ou l’aéroplane, les hommes avaient compris avec quelle facilité ils pouvaient compléter leur corps, lui adjoindre de nouveaux membres mécaniques, en augmenter la puissance, sans violer en aucune façon les règles naturelles.

Un cycliste, au bout de quelques kilomètres de trajet, se sentait maladroit lorsqu’il lui fallait recourir à la marche à pied ; l’habitude pour lui était perdue, il trébuchait et se trouvait désorienté sans l’instrument de marche qui lui était devenu indispensable.