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LA CAPTURE DE LA VIE

la manière des animaux inférieurs. Petit à petit, les produits chimiques ne leur suffirent plus. Elles développèrent sur la surface de leurs feuilles des tentacules analogues à ceux du drosera rotondifolia, décrit jadis par Darwin et qui se nourrissait d’insectes qu’il saisissait pour en absorber toute la substance. Parfois, ces tentacules furent énormes, et les exigences des plantes, devenues voraces, sans limites. On dut les nourrir avec des chiens, des chats et des lapins dont elles absorbaient la substance, et ce fut un spectacle infiniment répugnant que celui de ces plantes, devenues carnivores, qui dédaignaient l’ancienne et douce nourriture du sol.

Leurs racines perdirent peu à peu leurs fonctions d’alimentation. Elles développèrent seulement la sensibilité ancienne de leurs extrémités d’une façon extraordinaire. Ce furent bientôt de véritables organes, analogues par bien des points au cerveau, qui se formèrent sous terre. Comme autrefois les sensations furent transmises par les racines, des mouvements effectués, mais sans qu’il fût possible cependant de retrouver dans la plante les nerfs ou les muscles de l’animal. Cette sensibilité primitive, en se développant, entraîna petit à petit la perte des plantes mal centralisées, et les extrémités radiculaires se