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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

Ce fut un soulagement lorsqu’avec les progrès de la civilisation, on comprit que ce n’était là qu’un obscur instinct primitif, qui attendait, pour se développer normalement, l’apparition du monde scientifique, des usines colossales et des affaires gigantesques.

À l’amour de la femme, qui n’était qu’un bas penchant physique, devait succéder l’amour de l’homme civilisé pour ses créations industrielles, pour l’œuvre qu’il avait conçue et à laquelle il consacrait toute sa vie, et certaines folies du passé devinrent aussitôt des plus claires.

Que signifiaient l’absurde jalousie ancienne, l’amour immodéré du sacrifice, l’orgueil personnel inadmissible des hommes vis-à-vis des femmes, sans cette explication industrielle ? Comment expliquer également la séduction que pouvaient exercer sur des cerveaux masculins bien organisés, les complications, les habiletés et les ruses employées couramment par la femme ?

Tout dans l’amour primitif était véritablement absurde et disproportionné. Il pouvait fort bien arriver, par exemple, qu’un homme aimât sincèrement et profondément deux femmes à la fois ; or, lorsque la chose se découvrait, on lui en savait mauvais gré. Pourquoi également un homme.