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en quelque sorte, que les lignes harmonieuses d’un même chef-d’œuvre. Sans doute peut-on discerner dans ce monde, comme dans la vie banale, les différents points de l’existence et relier entre eux des événements qui se complètent ; mais il est inutile, pour cela, de faire appel à la notion habituelle de temps. Les événements se dessinent à la façon des figures géométriques, ou, mieux encore, des lignes d’une statue de marbre. Rien ne peut avoir, à proprement parler, de commencement ni de fin. Il ne subsiste plus que des symboles harmonieux. On comprend, dès lors, combien pauvres et sans expression demeurent des mots tels que ceux-ci : Voyage au pays de la quatrième dimension. Dans cet état d’intellectualité supérieure, voyage ne signifie rien, l’expression quatrième dimension n’est, elle-même, que la manifestation d’un état synthétique, plutôt que l’analyse d’une quantité nouvelle.

Dès que l’on est parvenu dans ce monde des idées pures, toute expression du langage vulgaire devient négative. L’esprit ne fait plus qu’un avec l’universalité des choses ; ses idées sont toutes positives, sans réaction possible. L’âme silencieuse ne s’inquiète plus des bruits du monde. Ils ne sont plus pour elle que des points conventionnels, incapables de résumer l’idée immortelle inconnue