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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

idéaliste, ils s’étaient d’eux-mêmes, suivant de naïves et antiques prédictions, jetés dans la gueule du Léviathan.

Cette vanité de vouloir tout connaître par le seul témoignage des sens était cependant, il faut l’avouer, bien puérile. Les sens, tels qu’ils existaient chez les hommes d’autrefois, n’étaient, en effet, que cinq petites fenêtres ouvertes sur la nature, en des endroits différents. En dehors des sens, le monde n’était qu’un ensemble de vibrations obscures et silencieuses et, suivant que ces vibrations étaient plus ou moins fréquentes par seconde, elles étaient perçues par l’un ou l’autre de ces sens. C’est ainsi que de trente-deux vibrations par seconde jusqu’à 36.000 vibrations, c’était l’oreille qui percevait sous forme de son. Au delà, les vibrations étaient inconnues. Plus loin encore, l’œil commençait à percevoir les vibrations à 400 trillions par seconde (lumière rouge), et il les perdait à 756 trillions (lumière violette).

Entre ces vibrations perçues par l’oreille ou par l’œil, il en existait naturellement d’autres dont quelques-unes étaient perçues par le thermomètre, les plaques photographiques ou enregistrées par des instruments électriques. Théoriquement donc rien n’empêchait l’homme d’avoir d’autres sens analogues à l’œil ou à l’oreille lui permettant de