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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

L’humanité différenciée en matérialistes sans passions et en idéalistes dégagés de toute préoccupation phénoménale, semblait désormais incapable de reproduire les passions banales d’autrefois ; il fallut faire appel à des êtres méprisés, que l’on conservait au Muséum comme simples échantillons ethnographiques, et qui vivaient dans l’ignorance scientifique la plus absolue. On dut susciter dans ce couple primitif les passions les plus vulgaires : la jalousie, la haine et l’envie ; il fallut revêtir l’homme d’ornements somptueux à la manière des mâles préhistoriques, provoquer chez sa compagne la rage d’être abandonnée ou mal vêtue. Et quand enfin elle se plaignit au gardien-chef de ce qu’elle n’avait, en fait de vêtements, rien à se mettre, on commença à comprendre que, prochainement, l’humanité allait être sauvée. Le reste fut une affaire de temps, et des couveuses d’État, sortirent enfin des êtres anciens, conformes à la complexité des premiers âges, et dans l’intelligence de qui surgissait à nouveau la vie.

Ce fut, comme par miracle, la renaissance de l’homme, la lampe de Psyché qui, pour de longs siècles encore, se ralluma, toujours mystérieuse, toujours incomprise, mais, comme toujours, sauvant éternellement l’humanité des faillites successives de la science.