brute eurent vite raison des seuls adversaires qu’on leur opposait ; ils démontrèrent sans difficulté le vide des idéologues, ils dénoncèrent aisément l’imposture des esthètes faussaires, et l’on se consacra désormais sans réserve au culte de l’art nouveau, qui n’avait à bien prendre qu’un seul défaut, celui d’exclure toute idée, même lointaine, d’un art quelconque, puisqu’il ne lui était point nécessaire de recourir à la pensée intermédiaire d’un artiste.
Au surplus, la paresse intellectuelle de chacun y trouvant son compte, on renonça bientôt à tout effort individuel de pensée ; on se confia, chaque jour davantage, aux certitudes matérielles ; et, comme la pensée ne saurait perdre ses droits dans l’humanité, pas plus que l’expiration physique dont nous parlions tout à l’heure, sous peine de mort, on se contenta de principes dégénérés, de formules sociales extérieures préparant la déchéance des individualités humaines et le triomphe du Léviathan.
Le plus extraordinaire dans cette aventure, ce fut l’étonnant prétexte anticlérical que l’on prit alors pour répudier toute conception idéaliste.