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La même chose se répéta le troisième jour, mais je n’avais plus faim. J’étais si faible que je restais étendu sur le lit pouvant à peine remuer les mains ; cette faiblesse m’était étrangement douce, je sommeillais ; parfois j’ouvrais les yeux, puis je sommeillais encore. Ainsi se passèrent trois jours. Je ne répondais pas aux questions qu’on m’adressait pour savoir la cause de mon abstinence… On ne m’ennuyait pas trop, mais le bruit du judas s’ouvrant et se refermant devenait de plus en plus fréquent. Le staroj entrait à chaque instant dans ma cellule sans aucune nécessité apparente. Je compris que j’avais en mon pouvoir un moyen de faire cesser ma vie si pénible — à un moment donné et voulu.