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§ 7. Celui qui possède la vertu possède la chose principale ; celui qui possède la richesse possède la chose secondaire.

§ 8. Quand la première (la vertu) est repoussée, et que la seconde (la richesse) est accueillie, le peuple se livre à la discorde et à la violence.

§ 9. C’est pourquoi, en accumulant les richesses, vous dispersez (ou éloignez) le peuple ; et en dispersant ces richesses, vous réunissez le peuple.

§ 10. C’est pourquoi, si quelqu’un laisse échapper des paroles contraires à la raison (injustes), il en recevra de contraires à la raison ; si quelqu’un acquiert des richesses par des moyens contraires à la raison (injustes), il les perdra aussi par des moyens contraires à la raison.

§ 11. Le Kang-Kao dit :

« La faveur du ciel (la possession du royaume) ne dure pas toujours. »

Ce qui signifie qu’en suivant la vertu, on peut l’obtenir ; en ne la suivant pas, on la perd.

§ 12. Les chroniques de Thsou disent :

« La nation de Thsou ne regarde pas les richesses comme précieuses : mais pour elle, la vertu seule est précieuse. »

§ 13. Kioue Fan a dit :

« Homme errant et fugitif, je n’ai rien trouvé de précieux (sur la terre) ; l’humanité, et l’amitié pour ses parens, sont ce que j’ai trouvé seulement de précieux. »

§ 14. Le Tsin-chi (instruction du roi de Tsin, dans le Chou-King) dit :

« Que n’ai-je un ministre d’une droiture parfaite, quand même il paraîtrait n’avoir d’autre habileté qu’un cœur grand et généreux ! Lorsqu’il verrait des hommes de grande capacité il se les associerait, et n’en serait pas plus jaloux que s’il possédait (leurs talens) lui-même. S’il venait à distinguer un homme d’une vertu et d’une intelligence vastes, il ne se bornerait pas à en faire l’éloge du bout des lèvres, il l’estimerait