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§ 2. Ce que vous haïssez dans ceux qui sont au-dessus de vous, ne le pratiquez pas envers ceux qui sont au-dessous ; ce que vous haïssez dans vos inférieurs, ne le pratiquez pas envers vos supérieurs ; ce que vous haïssez dans ceux qui vous précèdent, ne le laissez pas à ceux qui vous suivent ; ce que vous haïssez dans ceux qui vous suivent, ne le faites pas à ceux qui vous précèdent ; ce que vous haïssez dans ceux qui sont à votre droite, ne le faites pas à ceux qui sont à votre gauche ; ce que vous haïssez dans ceux qui sont à votre gauche, ne le faites pas à ceux qui sont à votre droite : voilà ce qui est appelé la raison et la règle de toutes choses.

§ 3. Les Odes disent :

« Quelle vive joie pour un prince
» D’être le père et la mère de son peuple ! »

Ce que le peuple aime, l’aimer ; ce que le peuple hait, le haïr : voilà ce qui est appelé « être le père et la mère du peuple. »

§ 4. Les Odes disent :

« Voyez au loin cette grande montagne du Midi,
» Avec ses rochers entassés et menaçans !
» Ainsi, ministre Yn, tu brillais dans ta fierté !
» Et le peuple te contemplait avec terreur ! »

Celui qui possède un empire ne doit pas être négligent (du bonheur de son peuple) ; s’il ne tient compte de ces principes, alors la ruine de son empire en sera la conséquence.

    cius : Celui qui est sincère et attentif à ne rien faire aux autres de ce qu’il ne voudrait pas qu’on lui fît, n’est pas loin de la loi : ce qu’il désire qu’on ne lui fasse pas, qu’il ne le fasse pas lui-même aux autres. (Tchoûng-Yoûng, ch. 13, §. 3. Traduction de M. Abel Rémusat) ; et dans le Lûn-Yû ou Dialogues moraux, du même : Ce qu’on ne désire pas pour soi-même, qu’on ne le fasse pas aux autres. Cela a été écrit en Chine plus de cinq cents ans avant notre ère.