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avec leur substance, par une longue investigation, une expérience suivie, notre esprit deviendra parfaitement éclairé sur la nature des choses. Cela s’appelle perfectionner ses connaissances, cela s’appelle pénétrer la nature des choses[1]. »


CHAPITRE VI.


§ 1. Ce qui est appelé purifier les intentions (est ceci) : Ne t’abuse point toi-même, hais le vice comme une odeur désagréable (une contagion dangereuse) ; aime la vertu comme une belle couleur ou une belle forme. Voilà ce qui est appelé le contentement de soi-même. C’est pourquoi le sage veille attentivement sur ce qu’il a en lui de plus secret (sa conscience).

§ 2. Les hommes vulgaires retirés dans leur intérieur ne pratiquent point la vertu ; il n’est rien qu’ils ne poussent à l’excès. Quand ils voient un homme sage, alors ils feignent de lui ressembler, en cachant leur conduite vicieuse, et en faisant parade d’une vertu simulée.

§ 3. L’homme sage les voit, et il est comme s’il pénétrait leur foie et leurs reins ; alors à quoi leur sert-il (de dissimuler) ? C’est là ce que l’on entend par le proverbe : « la droiture de l’intérieur se montre au dehors. » C’est pourquoi le sage veille attentivement sur ses pensées intimes (ou sur ce qu’il a en lui de plus secret).

§ 4. Thseng-tseu a dit : « De ce que dix yeux regardent quelqu’un, et de ce que dix mains le désignent, qu’a-t-il à redouter ? »

§ 5. Comme la richesse orne une maison, la vertu orne la

  1. Ces idées du célèbre commentateur de Confucius, Tching-tseu, qui vivait un peu avant Tchou-hi, vers la fin du onzième siècle de notre ère, sont très-remarquables. Elles indiquent beaucoup de raison et de logique dans l’esprit.