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LE LAI DE L’OISELET

des Fées, qui ravivaient l’éclat des fleurs, versaient le parfum dans les corolles, faisaient verdoyer les prairies, érigeaient les cimes, déployaient les ramures, répandaient sur toute chose la splendeur d’un éternel été. Qu’une seule fois le doux enchanteur se tût, la fontaine aussitôt tarissait et tout le jardin périssait comme herbe séchée.

Chaque matin et chaque soir, le vilain venait goûter la suavité de ce chant dont il ignorait la puissance. Une fois, il était penché sur la fontaine et s’y lavait le visage quand l’oiseau commença ; jamais matinée n’avait été plus limpide et plus douce ; et voici ce que l’oiseau disait en son langage.

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