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CONTES DU JONGLEUR

ne pouvait égaler, c’était son manoir. On n’en voit de tels que dans les très vieux contes inventés à plaisir. Donjon altier, tours au pied baigné par la rivière, verger entouré d’une double ceinture d’eaux vives et de grands arbres, jamais plus on ne connaîtra si belle demeure. Elle était l’œuvre d’un seigneur des temps anciens ; il l’avait léguée à ses descendants, mais un arrière-neveu prodigue l’avait vendue au vilain : c’est ainsi que les mauvais héritiers font déchoir les belles choses d’autrefois.

Au verger foisonnaient les roses, les fleurs parfumées, et tant de plantes salutaires qu’un malade amené là le soir, gisant en litière, se fût levé le matin sain et fort. Les pelouses y étaient parfaitement unies, et les cimes

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