Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
CONTES DU JONGLEUR

qu’elle tressait sa couronne, le penser d’amour lui revenait, et tout en cueillant ses fleurs elle chantait :

« L’amour me tient, l’amour me mène. »
Elle puisait de l’eau à la fontaine.
 « Belle, prends mon cœur !
L’amour me tient et je t’emmène
Vers notre bonheur ! »

Elle rit et s’amuse, mais n’approche pas de la fenêtre où maître Aristote, ses livres repoussés en désordre, se dépite et s’énerve : comme elle sait bien ce qui excite le désir ! Gracieusement, tout à loisir, comme si elle n’avait pas vu le spectateur enfiévré, elle pose sur sa tête blonde le chapeau de fleurs et s’en vient vers la fenêtre en chantant. Elle passe si près, que maître Aristote, allongeant

44