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LE LAI D’ARISTOTE

étudié, tant philosophé, me voici tout troublé par une apparition de femme ! L’Amour voudrait-il donc rentrer en mon cœur ? Ô jeunesse, ô souvenirs, douceur de jadis qui serait honte aujourd’hui ! Mon cœur, qu’est-il à cette heure ? Je suis vieux, tout chenu, maigre et jaune ; je suis laid. Profond philosophe, certes, et le plus subtil qui soit, mais a quoi bon ? J’ai perdu mon temps et mon étude, puisque Amour se saisit de moi si aisément, si tard ! Qu’y puis-je ? Rien, je le sais. Eh bien ! si la résistance est vaine, qu’il vienne donc, l’Amour vainqueur, qu’il illumine encore mon âme, j’y consens, j’y consens ! »

La belle avait cassé des rameaux et les entrelaçait de fleurs. À mesure

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