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LE LAI D’ARISTOTE

Nature a mis sur son visage ses plus blancs lis, ses plus belles roses. Ni ceinture, ni guimpe, ni bandeau ne rehaussent sa beauté : mais elle a pour parure ses longues tresses dorées et la transparence de ses voiles qui laissent deviner son corps. Dans le verger elle se promène, retroussant sa robe sur ses jambes nues, et chantant doucement un vieil air a danser :

Je la vois, je la vois, je la vois,
Ma douce amie !
La fontaine profonde murmure,
Et je la vois
Parmi les glaïeuls, sous l’ample ramure.
Blonde jolie,
Ô douce amie,
Mon cœur à toi !

Alexandre entend la chanson ; à cette voix son cœur se réjouit ; il s’ap-

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