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car je veux décharger ma conscience ; après vous m’imposerez pénitence, si je l’ai méritée. »

Pour la confession l’évêque s’approche, sa tête tout contre celle du curé. À voix basse, et tenant la bourse sous sa cape afin que l’assistance, écartée de quelques pas, ne voie ni n’entende, le vieux curé dit :

« Monseigneur, les discours ici sont inutiles, n’est-ce pas ? En peu de mots, voici l’affaire. Mon âne, dont on me fait grief, était le modèle des ânes. Chaque année, sur ma foi, il gagnait bien ses vingt sols. Il a travaillé vingt ans entiers : c’est donc vingt livres qu’il avait amassées. Par son testament il vous les lègue, Monseigneur, pour le repos de son âme humble et patiente. »