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AUCASSIN ET NICOLETTE
elle gît à même la paille. J’en ai plus deuil que de moi-même : car l’argent va et vient ; j’ai perdu aujourd’hui, je gagnerai demain ; je payerai mon bœuf quand je pourrai, et je ne vais pas pleurer pour cela. Vous, vous pleurez pour une saleté de chien ! Tenez, fils de comte, je vous méprise.
— Ah ! frère, ta leçon est bonne, et tu me rends du cœur : béni sois-tu ! Que valait ton bœuf ?
— On m’en demande vingt sols, et on n’en rabat pas une maille.
— Je les ai là dans ma bourse ; tiens, prends-les et va payer ton bœuf.
— Ah ! messire, grand merci, et Dieu vous fasse trouver ce que vous cherchez ! »
Le vilain s’éloigne, Aucassin continue d’aller. La nuit était calme et
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