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CONTES DU JONGLEUR

Il s’enfuit, entre au bois profond ;
son destrier l’emporte,
l’emporte au galop.
« Nicolette au corps joli,
parmi la forêt où l’Amour m’a mis
cerfs ou sangliers je ne vais chassant,
je cherche vos pas.
Vos yeux ardents, votre corps gracieux,
votre joli rire et votre doux parler
ont blessé mon cœur à mort.
Mais s’il plaît à Dieu, le Père puissant,
Je vous reverrai,
ô ma douce amie ! »

XXIV

Aucassin poussait donc son cheval de chemin en chemin à travers la forêt. Et quoiqu’il allât vers sa bien-aimée, n’imaginez pas que les ronces et les épines s’écartaient d’elles-

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