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CONTES DU JONGLEUR

autels, dans les cryptes moisies ; c’est pour les vieilles capes râpées, les guenilles crasseuses, pour les va-nu-pieds, sans bas ni chausses, pour les meurt-de-faim et les claque-dents ! Voilà ce qui va dans votre paradis : qu’ai-je a faire avec ces gueux ? C’est l’enfer qu’il me faut ! Là vont les clercs élégants, les beaux chevaliers morts dans les tournois et les grandes guerres magnifiques ; là vont les francs hommes et les sergents sans peur. Avec ceux-là je veux aller ! Et là-bas vont les jolies filles, les belles dames fines qui ont deux ou trois amants, outre leurs maris ; là-bas va l’or et l’argent, et le vair et l’hermine, et les harpeurs et les jongleurs, toutes les grâces et toutes les royautés du monde ! Là-bas je veux aller, pourvu

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