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AUCASSIN ET NICOLETTE

le vicomte de la ville, qui était son vassal.

« Sire vicomte, il faut me faire disparaître la nommée Nicolette, votre filleule : et maudit soit le pays d’où on nous a amené cela ici ! Elle me perd mon fils, qui à cause d’elle ne veut plus être chevalier, ni rien faire de ce qu’il doit. Sachez que si je la trouve encore, je la ferai brûler vive, et vous-même aurez tout à craindre.

— Seigneur, répond le vicomte, je suis en vérité fort marri que messire Aucassin la voie et lui parle. Je l’avais achetée de mes deniers, élevée, baptisée, et je comptais la donner à quelque bachelier qui lui eût gagné honnêtement son pain. Ce n’était pas affaire à monsieur votre fils. Mais puisqu’il vous plaît ainsi, Seigneur,

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