Cette page a été validée par deux contributeurs.
CONTES DU JONGLEUR
c’est ma mise ; toi, mets des âmes pour autant. »
L’autre, à la vue des estrelins, ne se tient plus de convoitise ; il prend les dés, les manie. « Oh ! oh ! dit saint Pierre, quelle main ! Jongleur, comme tu vous jettes cela ! Par Dieu ! tu n’es pas novice à ce jeu.
— Jouons donc, répond l’autre, une âme au coup, simplement.
— Non, deux ; ce serait trop mesquin. Et le gagnant relance d’une.
— Je tiens.
— Je relance, dit saint Pierre.
— Avant le coup ? Diable ! Mettez donc l’argent sur la table.
— Volontiers, de par Dieu ! »
Il étale des estrelins devant lui. Et les voilà tous deux assis au jeu, devant le grand feu d’enfer.
80