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ESCHYLE.

métamorphose, les palmiers d’une verte oasis qu’ils remplissent de leurs cris et de leurs gambades. Mais, de temps en temps, ils se souviennent qu’ils ont été autrefois des hommes. Alors on les voit interrompre leurs jeux, cesser leurs grimaces et leurs contorsions. Ils s’accroupissent tristement à terre. leurs traits mobiles redeviennent sérieux et pensifs. une lueur de raison éclaire la vague folie de leurs yeux. Saisis de nostalgie en se rappelant la race dont ils sont déchus, ils plongent dans leurs mains noueuses leurs têtes dégradées, et de grosses larmes roulent sur leurs joues velues.