à ses initiés. Bacchus se masquait dans Rome, derrière son culte officiel. On entendait bien, la nuit, près du Tibre, d’étranges hurlements sortir du bois sacré, Stimula. — Prodige sans doute, danse de dieux nocturnes ; les passants hâtaient le pas en balbutiant une formule de conjuration.
L’an 186, un homme, nommé Titus Rutilus, propose à son beau-fils, dont il était le tuteur, de l’initier aux mystères des Bacchanalia. Le jeune homme en parle, sur l’oreiller, à une courtisane qui l’aimait ; la femme s’indigne et s’alarme. — Sans doute son beau-père, sa mère aussi, peut-être, veulent se défaire de lui pour n’avoir pas à rendre leurs comptes de tutelle. Qu’il se garde de mettre le pied dans l’initiation qu’on lui offre, la mort est au bout ! — Le jeune homme, effrayé, se réfugie chez une tante qui avertit les Consuls. On arrête la prêtresse des « Bacchanales », la torture la fait parler ; un cloaque sanglant s’ouvre au milieu de Rome terrifiée.
Cinq fois par mois, les initiés, pris avant vingt ans, se réunissaient. On leur apprenait que toutes les actions sont indifférentes, par conséquent que tout est permis : — Nihil nefas ducere. La doctrine de l’horrible secte était la sanctification de l’infamie, le mysticisme du crime. Les hommes, dans ces conciliabules orgiastiques, hallucinés sans doute par des breuvages incendiaires, étaient pris de contorsions