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ESCHYLE.

ou des proches parents de caractère barbare et de tournure orientale qui tentaient parfois de le supplanter, et que les Grecs eux-mêmes acceptaient ou prenaient pour lui. Osiris qui portait, comme Bacchus, les cornes de taureau, la peau de faon tachetée, la couronne de lierre et la coupe, avait planté la vigne en Égypte. Baal-Hamman, le Seigneur très ardent de Tyr et de Cartilage, versait spécialement sur les raisins sa force solaire. On le voit, au-dessus d’une inscription numide, gravée par ordre de Massinissa, représenté comme le Bacchus champêtre, avec des bras ramifiés en grappes. Sabasius qui foulait le vin en Phrygie, et qui brassait la cervoise en Thrace, menait des orgies semblables aux siennes. Les Arabes, d’après Hérodote, avaient un Bacchus nommé Orotal, et ils prétendaient se couper les cheveux comme le dieu lui-même, c’est-à-dire en rond et en se rasant les deux tempes. Il n’était pas jusqu’au Jéhovah d’Israël, en qui on ne reconnût Dionysos, trônant sous la vigne d’or du temple de Jérusalem. Le bon Plutarque est curieux à entendre dans ses Symposiaques, sur ces analogies chimériques. — Qu’est-ce que la Fête des Tabernacles, sinon une Bacchanale judaïque ? — Il est évident que leur Sabaoth n’est que Sabasius, un des surnoms de Bacchus. — Leur grand prêtre porte la tiare du dieu, il est vêtu de sa tunique de peau de cerf bro-